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VERSEGHY Ferenc (3 avril 1757 – 15 décembre 1822) était un écrivain, poète et linguiste fameux des Lumières. Né à Szolnok, fils de VERSEGHY János, officier de trésorerie et SCHAIBL Erzsébet, il fait ses études dans sa ville natale entre 1763 et 1766, puis dès 1766 à Pest, dès 1769 en Eger. A partir de 1771 il fréquente le séminaire clérical d’Eger. En 1777 il abandonne ses études et part à Buda, pour faire des études de droit. En 1778 il entre dans l’Ordre Pauline, et il est ordonné prêtre en 1781. Après ses études à Trnava et Buda, en 1784, il est placé au monastère Paulin comme prédicateur. Après la dissolution de l’Ordre Pauline, dès 1786 il est aumônier, et il assiste à la campagne de Joseph II contre les Turcs. En 1793 il est inculpé pour ses traités anticléricaux.

En ce qui concerne toute la littérature hongroise du 18e siècle, – comme au cours des siècles précédents – les écrivains et les littérateurs étaient des traducteurs et des adapteurs, plutôt que de créateurs originaux. C’est ce qui caractérise l’oeuvre de VERSEGHY Ferenc aussi : la plupart de ses oeuvres sont traduites d’un texte poétique ou prosaïque de langue étrangère, ou des drames allemagnes.

Il traduit la brochure d’Antoine Guyard (1692-1770), moine bénédictin français, et le roman épistolaire fictif d’un auteur allemand, Dusch. Ces oeuvres, quoique préparées pour édition, n’étaient jamais publiées, probablement à cause de la dissolution de l’Ordre Pauline, le changement des conditions de vie de Verseghy, ou bien les critiques accablantes de ses supérieurs de l’église et les censeurs.

Il écrit et traduit de nombreuses poésies et pièces de téâtre, entre autres les pièces d’un auteur contemporain, August von Kotzebue, qui étaient mises en scène. Il participe à la rédaction du journal Magyar Museum (Musée hongroise), où il publie des poésies et les traducions des travaux scientifiques de sujet poétique.

C’est dans l’ambiance favorable des forums qui s’épanouissent à la dernière moitié des 1780s que Verseghy devient polymathe, au service de la culture hongroise, en tant que poète,  romancier, dramaturge, compositeur, historien, publiciste et même auteur des oeuvres vétérinaires.

Verseghy souligne l’importance du soin de la langue hongroise, et qu’il faut remplacer les dialectes diverses par un système grammatique généralement accepté, ce qui doit être enseigné   à l’école. Il constate, que les règles de la langue hongroise doivent être appris même par des locuteurs natifs, pour qu’un usage linguistique universel soit répandu. C’est la condition préalable pour la cultivation des sciences et de la littérature à un niveau élevé. En 1793 il publie un grammaire hongrois en langue latine et une étude de l’esthétique et de la théorie poétique. Il écrit de nombreux livres de textes et séries de manuels. Quand à leur rédaction, il garde à l’esprit surtout les aspects pédagogiques, et il traite la phonétique, le grammaire, la syntaxe et l’étimologie de la langue hongroise dans un forme bien structuré.

Il est imprisonné pour sa participation dans le mouvement jacobin hongrois. Il est libéré à l’automne de l’année 1803, dernier parmi les anciens détenus. Après son retour, il se maintient comme précepteur, traducteur et des commissions des éditeurs. En quelques années, il est admis dans des cercles aristocratiques comme précepteur.

Il est également compositeur, écrit des mélodies à ses poèmes et il joue de la harpe lui-même. Parmi ses manuscrits qui nous restent, on trouve beaucoup de partitions des poésies chantées et des chansons. Il est un littéraire qui écrit et lit en plusieurs langues, et publie à un large éventail des sciences, en laissant un oeuvre varié et vaste, dont une partie reste en manuscrit ou en fragment. Il est un savant réceptif et ouvert d’esprit, formateur actif de la vie intellectuelle de son âge.

Pendant et après sa libération, il consacre une partie de son temps à la traduction et l’adaptation des romans anglais et allemands contemporains. Il place les héros des paysages étrangers en Hongrie, et ajoute des traits hongrois à la représentation des caractères et de la société, pour les rapprocher aux lecteurs.

Les dernières années de sa vie, pour des raisons financières, il travaille surtout sur demande, et au lieu de la littérature, il s’occupe de la science, notamment la création d’une terminologie scientifique hongroise. Il participe à la rédaction du premier journal catholique en langue hongroise : Egyházi Értekezések és Tudósítások (Traités et Reportages Ecclésiastiques) et la nouvelle traduction hongroise de la Bible. Il écrit des poѐmes religieux et traduit des psaumes.

Il meurt à Buda, à l’âge de 65. En 1930 on supprime le cimetière, où ses cendres étaient enterrées. Alors, la capitale cède ses cendres à la ville natale du poète, Szolnok. A l’automne de 1931, une grande foule accompagne cérémonieusement le cercueuil de Verseghy à la tombe honoraire offerte par la ville de Szolnok.

Les représentants de Szolnok donnent le nom de VERSEGHY Ferenc à une rue en 1894. Le parc au bord du Tisza – avec sa statue – porte le nom du poète depuis 1990. De nombreuses plaques conservent la mémoire du savant dans toute la ville. Dans les années 1960s et 1980s on organise les Journées d’Étudiants Verseghy, une assemblée culturelle pour les jeunes.

Un lycée et une bibliothèque aussi portent le nom de VERSEGHY Ferenc. Une ONG établie dans les années 1920s soigne le culte du savant-poète. Des événements littéraires, des conférences scientifiques et des concours linguistiques sont organisés pour honorer la mémoire de Verseghy.